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Coach vs arbitre (et vice-versa) un combat qui n’a pas lieu d’être
Extrait du Facebook de Claude :
Je suis le témoin d’un ensemble de ce qui se présente au regard, à l’attention et qui est capable d’éveiller un sentiment. Un spectacle qui n’est plus ce qu’il était, ou, qui n’est jamais devenu ce qu’il aurait pu être.
Cette soi-disant vitrine, partie du magasin qui sert à présenter, à mettre en valeur notre taekwondo, n’est en somme qu’une foire au sens familier du terme, c’est à dire, un endroit ou tout est en désordre (comportements, attitudes, postures, ressentiments, mauvaise conscience, humilité, pitié, haine, vengeance, mépris, sous leurs formes morales), ou règne le bruit et la vocifération.
Qui sont les responsables de ce triste tableau, que j’observe avec perplexité, ne sachant pas vraiment quoi penser du sentiment que cela m’inspire?
Je suis face à une toile, non pas de maître, mais une croûte terne, aux formes improbables et aux couleurs mal choisies. un mauvais tableau sur lequel personne ne s’attarde. Pourtant cela fait 49 ans que le maître (taekwondo) est en France et 23 ans (1995-2018) que le disciple (FFTDA) s’astreint à des exercices répétés pour acquérir ou conserver une pratique, une habileté et pour quel résultat?
La compétition (combat) est règlementée par des textes qui définissent le cadre de son application, s’adressant aussi bien aux athlètes, qui doivent connaitre la règlementation de la partie sportive de l’art martial taekwondo, transmission faite notamment par l’intermédiaire des enseignants (coachs) qui s’appuient sur l’évolution des textes pour programmer leur cycle d’entrainement. Qu’aux coachs qui dans le cadre du suivit de l’athlète et de sa préparation, les sensibilisent sur les fautes à ne pas commettre par exemple et à la manière dont sont comptabilisés les points pour effectuer leur travail technico-tactique et aux arbitres, qui ont la double tâche de connaitre et d’être garants de l’application de cette règlementation sportive, mais aussi d’apprendre et maîtriser toute la gestuelle liée à leur mission dans un but d’équité et de préservation de l’intégrité des athlètes pendant les rounds. C’est par ailleurs au travers de cette codification et sous cette condition normalement acceptée et respectée par l’ensemble des acteurs, que les athlètes ont cette garantie.
L’athlète est donc bien le centre des préoccupations dans ce système.
Absolument tout est orchestré pour lui/elle. La sélection de la date, la réservation du gymnase, la logistique (pesées, accréditations, bénévoles a disposition dans les clubs, dans les départements, dans les ligues, les aires, les arbitres, les coachs, le matériel informatique, les plastrons, les fournisseurs, l’espace buvette, les supporters, etc…), TOUT!
Cependant dans ce système, le triptyque d’acteurs que l’on observe dans ce tableau (croûte) reste bien l’athlète, le coach et l’arbitre. Avec néanmoins une particularité pour les coachs et les arbitres qui se trouvent être investis d’une mission de service public (oui, à mon sens cela vaut aussi pour les coachs) dans le temps impartie par la compétition. La FFTDA a reçue la délégation de pouvoir du Ministère des sports, cette mission de service public, s’applique à un ensemble d’acteurs (Président(e) de région ou de comité, enseignant, coach, arbitre, juge, juré, formateur, cadres fédéraux) en fonction de leur missions.
Les coachs et les arbitres évoluant dans le contexte règlementé de la compétition, dans un circuit qualificatif par exemple, se doivent d’assumer cette posture en terme de savoir (acquis par l’étude des textes et règlements), savoir faire (acquis par l’application des connaissances), savoir être (comportement, attitude, mission, principe de neutralité, valeurs républicaine) et faire savoir (communication et retransmission pédagogique). Il convient d’ajouter pour les savoirs être (que personnellement je considère être un savoir faire en situation, mais c’est un autre débat), les valeurs du code éthique du taekwondo, qui force est de constater disparaissent lors de ce type d’évènement.
C’est une bien drôle de vitrine que celle-ci. Le constat montre des clients mécontent et de surcroit la vitrine n’attire pas le chaland.
Je suis le spectateur de ce microcosme à l’homéostasie en déséquilibre d’individus qui se croisent depuis plus de 20 ans et acceptent de s’en tenir là, dans lequel « chacun est pour soi même le plus lointain », cloitré dans ses certitudes, ses convictions, sa surenchère, son mépris, son oublie de ce qu’est le respect, ses idéaux, dans une atmosphère répugnante, et nauséabonde de vociférations intempestives et violantes. Il n’y à pas d’humilité, j’ai cherché et n’ai rien trouver sur le tableau-croûte et rien non plus en vitrine. quelle image!
Quel image, que cette échauffourée entre coachs, devant délégations, officiels, athlètes, public, bénévoles et enfants, oh qu‘elle est belle cette mise en valeur!
Comment peut-on décemment en arriver à de telle extrêmes pendant une compétition soumise aux règles et règlements, accepter par tous?
Autre exemple, comment peut-on être capable, en tant que coach (enseignant bénévole ou professionnel pratiquant de taekwondo, c’est assez important pour le souligner), adulte (père de famille), s’adresser à un arbitre (mineur dans le cadre de cet exemple) en l’injuriant avec colère et s’en prendre à lui verbalement avec violence?
Que devient l’arbitre aux yeux des coachs lorsqu’il est arbitre?
Que devient cette personne, cet individu, cet être humain, qui à pour mission d’être garant de la règle et de son application dans un contexte de grande agitation, de bruit, sous une luminosité artificielle, piétinant pendant près de 10 heures d’affilés une aire de 8m part 8m, avec des variations et des pics d’intensité de la fréquence cardiaque important?
Est-ce la même chose que gilets jaune vs forces de l’ordre? Presque!
Le statut d’arbitre est tout autant protégé par l’article L223-2 crée par la loi n°2006-1294 du 23 octobre 2006 - art.1 JORF24/10/2006 qui considère les juges et les arbitres comme chargés d’une mission de service public au sens des articles 221-4, 222-3, 222-8, 222-10, 222-12, 222-13 et 433-3 du code pénal et les atteintes dont ils peuvent être les victimes dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leur mission sont réprimées par les peines aggravées prévues par ces articles. Mais qu’en est-il réellement? Rien!
La compétition est-elle si importante que l’homme en oublie les valeurs morales, ou remet inconsciemment en question la valeur de ces valeurs?
La morale est-elle une conséquence, un symptôme, un masque, une tartuferie, une maladie, un malentendu, ou, une cause, un remède, un stimulant?
Si importante, que l’homme oublie d’être humain pour l’être humain? Cela me rappelle une anecdote lors d’un championnat ou le coachs et le compétiteurs n’avaient pas leur passeport à jour et ne pouvaient donc pas récupérer leur accréditation et ou le coach en à fait appel à l’humanité des responsables pour accepter qu’ils ne soient pas en règle, ça n’a pas marché!
j’assiste progressivement à une sorte de radicalisation des coachs qui s’installe à l’égard d'arbitres, sans défenses, claustrer dans un corps (arbitral) claquemurer dans la répression (qui ne fonctionne pas) et en manque de pédagogie. Mon inquiétude est centrée sur ce à quoi nous tenons dans le champs culturel et règlementaire de notre art martial au sein de la FFTDA. Le problème ne vient pas des athlètes, des licenciés, ils ont généralement fait le choix de faire un pas dans ce champs culturel Coréen et donc d’en apprendre ses codes, mais bien des adultes qui ont baissé les bras devant les notions fondamentales de « bon » permettant d’emblée et spontanément et à partir de soi une représentation du « mauvais », la morale, l’éthique supplanté par l’égo, la pseudo recherche de performance absolue, leur réussite par procuration, un regard sur la compétition vu sous le même prisme depuis Coubertin, un anachronisme.
La compétition est un jeu codifié et doit restée un jeu dans lequel toutes et tous, l’ensemble des acteurs prennent plaisir à s’y épanouir en jouant.
Coachs et arbitres deux missions qui, in-finé, ne sont pas en opposition, mais se complémentent et dans lesquelles chacun doit être pleinement au service de l’athlète, du/de la compétiteur (trice), du combat (match), du spectacle, du beau geste, du code, du spectateur, cet acteur ignoré observateur pas toujours averti d’une scène qu’il interprète a sa manière et bien souvent en défaveur de l’arbitre.
Qu’existe t-il le plus ?
Des arbitres qui ont déjà fait du combat ?
Ou des coachs qui ont déjà fait de l’arbitrage ?
Claude CARQUER
27 décembre 2018
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